Bonjour,
Cette semaine, je voudrais vous parler d’un livre qui n’a pas marché. 😢
Dans le monde de l’édition, il arrive parfois (souvent même) qu’un livre ne trouve pas son public et donc ne se vende pas ou du moins pas suffisamment. Chez Menu Fretin, cela nous arrive et parfois, je dois avouer que j’ai beau me tordre le cerveau dans tous les sens, je ne comprends pas pourquoi.
En avril 2018, nous avons publié un livre intitulé CarpaShow. L’idée était de proposer des recettes originales de carpaccio, bien au-delà du classique bœuf, roquette et parmesan.
Ce fut un bide… mais alors un vrai gros bide…
Pourtant les recettes de Benoît Bordier – chef du Saint Joseph à la Garenne Colombes, une adresse que je vous recommande tout particulièrement – sont originales, faciles à réaliser, et surtout très bonnes (je le sais parce que je les ai toutes goûtées après les avoir photographiées 😉).
Il y en a pour tous les goûts car le livre propose des carpaccios de légumes, viandes, poissons, fromages et fruits.
On avait même fait de jolies vidéos de recettes dont celle-ci pour en faire la promotion. Mais sans grand succès.
J’ai donc essayé de comprendre pourquoi ce livre n’avait pas fonctionné en formulant plusieurs hypothèses :
– Le titre, CarpaShow, est-il assez clair pour évoquer le contenu du livre ?
– Le format (22,5 x 30 cm) est-il trop grand pour se ranger facilement dans une bibliothèque ?
– La photo de couverture n’est-elle pas assez explicite ?
– Les recettes sont écrites à la première personne du singulier. C’est original et plutôt sympa mais est-ce une bonne idée ?
– Les photos font-elles assez envie ?
– Les accords sont-ils trop originaux ?
– Le prix (24,50 €) est-il trop cher pour un livre de 160 pages et de 64 recettes ?
(Il faudra d’ailleurs que je vous explique une autre fois comment se décompose et se calcule le prix d’un livre… 🤔)
Mais revenons à notre CarpaShow. Si vous avez des idées pour expliquer l’échec de ce livre, je suis preneur parce que je pense qu’il faut apprendre de ses erreurs, sinon cela ne sert à rien d’en faire. Si vous avez des idées, merci de me les envoyer à laurent@menufretin.fr.
Sinon, vous pouvez aussi acheter CarpaShow, en parler à vos amis et les convaincre de faire de même. Ainsi, cet échec deviendra un succès et on n’en parlera plus. 😜
Six exquis mots à déguster
Les définitions de cette semaine – il y en a plusieurs – sont extraites du Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercées dans Paris depuis le treizième siècle. Ce dictionnaire publié en 1906 et que l’on doit à un certain Alfred Franklin est une mine d’or absolue. Voici ce qu’on peut y lire au mot vin…
Vin des condamnés, celui que buvaient les condamnés à mort en arrivant au couvent des Filles-Dieu, où ils faisaient une station quand on les menait pendre à Montfaucon.
Vin du lit, celui qui figurait dans la bénédiction du lit nuptial. Suivant la coutume de certains diocèses, le prêtre mêlait dans une coupe du vin blanc et du vin rouge, et faisait boire ce mélange aux nouveaux époux comme symbole de leur union.
Vin bâtard, celui qui était coupé d’eau.
Vin à trois feuilles, celui qui avait trois ans de date, qui avait vu trois fois la vigne donner de nouvelle feuilles.
Vin à une oreille, le bon vin ; vin à deux oreilles, le mauvais “parce que ceux qui trouvent le vin bon penchent une oreille en signe d’approbation, au lieu que ceux qui en boivent de mauvais secouent la tête pour marquer qu’ils ne le trouvent pas bon”.
Des nouvelles des petits fretins
Voici, enfin, quelques nouvelles des petits fretins. Durant les grandes vacances, nous serons fidèles au poste – à tour de rôle – pour vous préparer – et vous expédier – de joyeuses, passionnantes et instructives lectures.
La Monographie du café vient de paraître (hier) et le deuxième numéro des Carnets d’Épicure paraîtra le 15 juillet. Petit rappel : chaque numéro du Carnet d’Épicure est disponible gratuitement durant 110 heures avant sa date de parution, soit à partir du samedi 10 juillet à 10h. Ensuite, les numéros sont disponibles au tarif de 7 €.
Pour vous mettre en appétit, je vous partage un article extrait de ce numéro.
Signé T. Gringoire, il s’intitule : “Le bluff des paper-bags” et relate une polémique qui enflamma le milieu culinaire de l’époque à propos de la cuisson des aliments dans des sacs en papier. Au delà de l’anecdote, il est intéressant de voir que de temps à autre surgissent dans nos cuisines des nouveautés qui n’en sont pas vraiment et que parfois la presse a tendance à s’emballer pour des pseudo révolutions culinaires. Cet article sera également l’occasion de relire cette merveilleuse petite phrase de T. Gringoire
“La cuisine anglaise préparée dans des sacs ne gagnera sans doute aucune qualité ; mais – les Anglais eux-mêmes veulent bien en convenir – elle en a si peu à perdre !…”
Les prochains épisodes de Radio Cuisine – podcast qui donne à réentendre les chroniques radiophoniques qu’Édouard de Pomiane présentait sur Radio Paris entre 1923 et 1929 – seront très estivaux également avec pour sujets : un déjeuner à la campagne ; des recettes pour les chaleurs, et quelques plats d’aubergine.
Enfin, un lecteur attentif aux dernières éditions de cette newsletter nous a signalé, fort justement, ces deux horribles coquilles. Il fallait en effet lire tourangeau et non tourangeot et chardonnay à la place de chardonnet.
S’impose donc cette petite citation d’Hector Berlioz (1803-1869) :
“Il faut collectionner les pierres qu’on vous jette.
C’est le début d’un piédestal.”
Voilà, c’est tout pour cette fois.
À la revoyure !
Laurent, poisson-plat chez Menu Fretin