Description
De Brillat-Savarin, la postérité n’a retenu que la publication, en décembre 1925, de la Physiologie du goût, quelques jours avant la mort de son auteur.
Cet ouvrage à fait du natif de Belley l’un des plus grands auteurs de la gastronomie française.
Pour autant, Jean Anthelme, qui fût par ailleurs un formidable violoniste à commis quelques autres ouvrages restés peu connu. On peut citer notamment Fragments de théorie judiciaire, en 1808, et Essai historique et critique sur le duel, d’après notre législation et nos mœurs, paru en 1819. Mais Jean Anthelme Brillat-Savarin est également l’auteur de quelques contes grivois dont il ne persiste pour certains – comme L’Inconnu ou le rêve – que le titre. Ces contes écrits par Brillat vers 1808 n’étant réservés qu’à son cercle d’amis. Seul, le texte du Voyage à Arras nous est cependant parvenu.
On ne retrouve pas là, il faut l’avouer, ni le talent ni l’intelligence du propos de la Physiologie du goût. On pourra cependant lire ce texte pour ce qu’il est, c’est-à-dire le témoignage d’un homme pour qui, comme le rappelle Roland Barthes dans l’édition de la Physiologie qu’il commenta, ajoutait aux cinq sens un sixième : la génésique ; l’amour physique. « Donnons, dit Brillat, au génésique la place sensuelle qu’on ne peut lui refuser, et reposons-nous sur nos neveux du soin de lui assigner son rang ».
Il faut, pour conclure faire sienne le plaidoyer de Brillat-Savarin : « Qu’elle est ridicule ! cette espèce de convention qui ne veut pas qu’on s’entretienne avec un certain détail des choses les plus aimables et les plus utiles, tandis qu’on parle à chaque instant de pistolets, d’épées et même de canons. Dans le récit qui va suivre, vous trouverez sans doute, mesdames, des peintures très vives, mais les mots en seront chastes, et tels, qu’en les retournant avec un peu d’adresse, l’abbé de Lamennais pourrait en faire un sermon. »
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